Infections Infections digestives et intra-adominales

Dernière mise à jour : mardi 26 septembre 2023



Quelques principes

Sur base de nos taux de résistance actuels d’E. coli, Amoxi/clav et Céfuroxime ne sont plus recommandés en 1re intention en intra-abdominal. En l’absence de documentation bactériologique, un relai per os par Amoxi/clav peut être envisagé en cas d’évolution favorable à 48 – 72 h.

En cas de péritonite secondaire, la prise en charge chirurgicale est primordiale. Après chirurgie, il n’est pas recommandé de continuer une antibiothérapie au-delà de 5 jours post-opératoire (sauf abcès). Il est rapporté 20 % de complications infectieuses quelle que soit la durée de l’antibiothérapie. Ces complications imposent une discussion chirurgicale.

L’antibiothérapie doit être adaptée aux germes isolés des prélèvements per-opératoires, si réalisés. Toutefois, dans les infections communautaires de bonne évolution après chirurgie et antibiothérapie empirique, il n’y a pas de nécessité d’élargir le spectre même en cas d’identification d’Enterococcus sp ou de Candida sp ou de germes multi-résistants.

Conditions pour envisager le traitement par antifungique ou anti-entérocoque :

  • Immunosuppression
  • Chirurgies multiples (collections intra-abdominales, pancréatite nécrotique infectée,
  • Candidémie ou bactériémie associée

Considérations microbiologiques :

  • Tout prélèvement intra-abdominal doit faire l’objet d’une culture aérobie et anaérobie
  • Prélever 2 paires d’hémocultures sauf en cas de :
    • patients communautaires avec une infection non compliquée et ayant une antibiothérapie préalable
    • d’une haute probabilité d’obtenir des prélèvements de qualité au site d’infecté avant l’exposition à une antibiothérapie. En effet, le fait d’avoir une bactériémie associée ne modifie pas la durée d’antibiothérapie
  • Proscrire les prélèvements sur les drains !

Abcès intra-abdominal

Abcès intra-abdominal : Prélever 2 paires d’hémocultures et si possible, ponction par radiologue interventionnel avant antibiothérapie

Abcès intra-abdominaux multiples ⇒ Suspecter un embole septique et envisager un bilan de recherche d’endocardite, si d’autres facteurs orientent vers cette pathologie

Collection intra-abdominale secondaire à une pancréatite aiguë : ponction dirigée par radiologie ou gastro-entérologie interventionnelle et recommandée avant antibiothérapie.

Si collection hépatique d’allure kystique : envisager échinococcose (éviter ponction → sérologie, avis radiologique/infectio/Dr O Detry – CHU de Liège)

Type Germes Traitement empirique Durée
Abcès hépatique ou
intra-péritonéal communautaire
  • Entérobactéries
  • Anaérobes
  • (Enterococcus spp.)
  • Streptococcus spp.
  • S. aureus
Céfotaxime1 IV 6 g/24 h en 24 h (perfusion continue)
ou 2 g/8 h (perfusion intermittente)
ou Ceftriaxone 2 IV 2 g/24 h]
+ [Métronidazole PO (IV) 1.5 g/24 h ou 500 mg/8 h 3]

Si allergie β-lact :
[Ciprofloxacine PO 500 mg/12 h
+ Métronidazole PO (IV) 1.5 g/24 h ou 500 mg/8 h 3]
ou
[Tigécycline IV 100 mg en dose de charge puis 50 mg/12 h]
Minimum 3 semaines 4
Amibiase hépatique
  • Entamoeba histolytica
[Métronidazole PO (IV) 1.5 g/24 h ou 500 mg/8 h 3

Suivi de
Paromomycine PO 10 mg/kg (max. 500 - 750 mg)/8 h 5
10 j

suivis de 7 j
Abcès hépatique ou
intra-péritonéal nosocomial
  • Entérobactéries
  • Anaérobes
  • (Enterococcus spp.)
  • Streptococcus spp.
  • S. aureus
  • P. aeruginosa
  • Candida spp.
Pip/Tazo IV 4 g/8 h en 4 h (perfusion prolongée)
ou 4 g/6 h en 30 min (perfusion intermittente)

Si allergie β-lact :
[Aztréonam IV 2 g/8 h +
Vancomycine IV en perfusion intermittente ou en perfusion continue 6 +
Métronidazole PO (IV) 1.5 g/24 h ou 500 mg/8 h 3]
ou
[Tigécycline IV 100 mg en dose de charge puis 50 mg/12 h +
Amikacine IV 25-30 mg/kg en dose unique]
Minimum 3 semaines 4
  1. En cas de perfusion continue (sur 24 h) de β-lactamines, il faut réaliser une dose de charge puis directement entamer la perfusion continue (sur 24 h) : Céfotaxime IV dose de charge de 2 g en 30 min.
  2. Dans les atteintes des voies biliaires, éviter Ceftriaxone.
  3. Préférer la posologie de 500 mg/8 h si présence d’effets secondaires de type nausées, vomissements. En cas d’administration prolongée de métronidazole, les patients doivent être suivis pour toute réaction de type neuropathie périphérique ou centrale (paresthésie, ataxie, sensation vertigineuse, vertige, crise épileptique)
  4. Poursuite du traitement à réévaluer à 21 jours (selon la qualité du drainage, évolution clinique, biologique et iconographique)
  5. Cela permet d’éliminer les formes intestinales
  6. Perfusion intermittente : dose de charge*: 25 - 30 mg/kg puis 15 - 20 mg/kg/12 h ; Perfusion continue (sur 24 h) : dose de charge* : 25 - 30 mg/kg puis 30 - 40 mg/kg/24 h en 24 h. Privilégier la perfusion continue en visant des taux plasmatiques cibles entre 20 et 25 mg/L. En cas de perfusion intermittente, viser des vallées entre 15 et 20mg/L

* Dose de charge de … à faire couler en … (minimum 1 heure) : Exemples : 500 mg en 1h ; 1 g en 1 h ; 1,5 g en 1,5h ; 2 g en 2h ; 2,5 g en 2,5h ; 3g en 3h. (dose de charge maximale à ne pas dépasser = 3 g)

Appendicite

En cas d’appendicite non perforée, les antibiotiques sont administrés en doses uniques à titre prophylactique dans l’heure qui précède l’intervention chirurgicale.

Type Germes Traitement empirique Durée
Non perforée
  • Entérobactéries
  • Anaérobes
Céfazoline IV 2 g en dose unique +
Métronidazole IV 1.5 g en dose unique

Si allergie β-lact :
Clindamycine IV 600 mg en dose unique
/
Perforée, gangrenée
  • Entérobactéries
  • Anaérobes
[Céfotaxime IV 6 g/24 h en 24 h (perfusion continue) 1
ou 2 g/8 h (perfusion intermittente)
ou Ceftriaxone IV 2 g/24 h]
+
[Métronidazole PO (IV) 1.5 g/24 h ou 500 mg/8 h 2]

Si allergie β-lact :
Tigécycline IV 100 mg en dose de charge puis 50 mg/12 h
1 - 3 j, si appendicite gangreneuse

3 - 5 j, si appendicite perforée
  1. En cas de perfusion continue (sur 24 h) de β-lactamines, il faut réaliser une dose de charge puis directement entamer la perfusion continue (sur 24 h) : Céfotaxime IV dose de charge de 2 g en 30 min.
  2. Préférer la posologie de 500 mg/8 h si présence d’effets secondaires de type nausées, vomissements.

Angiocholite

La levée de l’obstacle est cruciale.

La CPRE doit être réalisée dans les plus brefs délais. En l’absence de sepsis, l’antibiothérapie doit être débutée après les prélèvements microbiologiques récoltés durant la CPRE.

Si la CPRE ne peut être réalisée dans les plus brefs délais, prélever deux paires d’hémoculture puis débuter l’antibiothérapie.

Type Germes Traitement empirique Durée
Communautaire
  • Entérobactéries
  • (Enterococcus spp.)
  • Anaérobes
Céfotaxime IV 6 g/24 h en 24 h (perfusion continue) 1
ou 2 g/8 h (perfusion intermittente)
+
Métronidazole PO (IV) 1.5 g/24 h ou 500 mg/8 h 2

Si allergie β-lact :
[Ciprofloxacine PO 500 mg/12 h + Métronidazole PO (IV) 1.5 g/24 h ou 500 mg/8 h 2]
ou
[Tigécycline IV 100 mg en dose de charge puis 50 mg/12 h]
1 j après drainage dans les angiocholites non compliquées,
4 - 7 j selon évolution clinique
Communautaire
avec endoprothèse
ou nosocomiale
  • Entérobactéries nosocomiales
  • (Enterococcus spp.)
  • Anaérobes
Pip/Tazo IV 4 g/8 h en 4 h (perfusion prolongée)
ou 4 g/6 h en 30 min (perfusion intermittente)

Si allergie β-lact :
[Aztréonam IV 2 g/8 h +
Vancomycine IV en perfusion intermittente ou en perfusion continue 3
+ Métronidazole PO (IV) 1.5 g/24 h ou 500 mg/8 h 2]
ou
[Tigécycline IV 100 mg en dose de charge puis 50 mg/12 h
+ Amikacine IV 25-30 mg/kg en dose unique]
4 - 7 j selon évolution clinique
  1. En cas de perfusion continue (sur 24 h) de β-lactamines, il faut réaliser une dose de charge puis directement entamer la perfusion continue (sur 24 h) : Céfotaxime IV dose de charge de 2 g en 30 min.
  2. Préférer la posologie de 500 mg/8 h si présence d’effets secondaires de type nausées, vomissements.
  3. Perfusion intermittente : dose de charge*: 25 - 30 mg/kg puis 15 - 20 mg/kg/12 h ; Perfusion continue (sur 24 h) : dose de charge* : 25 - 30 mg/kg puis 30 - 40 mg/kg/24 h en 24 h. Privilégier la perfusion continue en visant des taux plasmatiques cibles entre 20 et 25 mg/L. En cas de perfusion intermittente, viser des vallées entre 15 et 20mg/L

* Dose de charge de … à faire couler en … (minimum 1 heure) : Exemples : 500 mg en 1h ; 1 g en 1 h ; 1,5 g en 1,5h ; 2 g en 2h ; 2,5 g en 2,5h ; 3g en 3h. (dose de charge maximale à ne pas dépasser = 3 g)

Cholécystite

Type Germes Traitement empirique Durée
Communautaire
  • Entérobactéries
  • (Enterococcus spp.)
  • Anaérobes
Céfotaxime IV 6 g/24 h en 24 h (perfusion continue) 1
ou 2 g/8 h (perfusion intermittente)
+ Métronidazole PO (IV) 1.5 g/24 h ou 500 mg/8 h 2

Si allergie β-lact :
[Ciprofloxacine PO 500 mg/12 h
+ Métronidazole PO (IV) 1.5 g/24 h ou 500 mg/8 h 2]
ou [Tigécycline IV 100 mg en dose de charge puis 50 mg/12 h]
4 - 7 j (à réduire à 1 j si intervention chirurgicale)
Alithiasique 3 ou nosocomiale tardive
  • Entérobactéries nosocomiales
  • (Enterococcus spp.)
  • Anaérobes
  • P. aeruginosa
Pip/Tazo IV 4 g/8 h en 4 h (perfusion prolongée)
ou 4 g/6 h en 30 min (perfusion intermittente)

Si allergie β-lact :
[Aztréonam IV 2 g/8 h +
Vancomycine IV en perfusion intermittente ou en perfusion continue 4
+ Métronidazole PO (IV) 1.5 g/24 h ou 500 mg/8 h 2]
ou
[Tigécycline IV 100 mg en dose de charge puis 50 mg/12 h
+ Amikacine IV 25-30 mg/kg en dose unique]
4 - 7 j selon évolution clinique
  1. En cas de perfusion continue (sur 24 h) de β-lactamines, il faut réaliser une dose de charge puis directement entamer la perfusion continue (sur 24 h) : Céfotaxime IV dose de charge de 2 g en 30 min.
  2. Préférer la posologie de 500 mg/8 h si présence d’effets secondaires de type nausées, vomissements.
  3. Cholécystite alithiasique : patient de soins intensifs, drainage chirurgical impératif, percutané possible.
  4. Perfusion intermittente : dose de charge*: 25 - 30 mg/kg puis 15 - 20 mg/kg/12 h ; Perfusion continue (sur 24 h) : dose de charge* : 25 - 30 mg/kg puis 30 - 40 mg/kg/24 h en 24 h. Privilégier la perfusion continue en visant des taux plasmatiques cibles entre 20 et 25 mg/L. En cas de perfusion intermittente, viser des vallées entre 15 et 20mg/L

* Dose de charge de … à faire couler en … (minimum 1 heure) : Exemples : 500 mg en 1h ; 1 g en 1 h ; 1,5 g en 1,5h ; 2 g en 2h ; 2,5 g en 2,5h ; 3g en 3h. (dose de charge maximale à ne pas dépasser = 3 g)

Diverticulite

En cas de perforation, la chirurgie est déterminante.

Selon des études récentes, il faut considérer de ne pas traiter si absence d’abcès ou de fistule, pas de comorbidité et pas de sepsis (définition 2016).

Type Germes Traitement empirique Durée
Non perforée, retour à domicile
  • Entérobactéries
  • (Enterococcus spp.)
  • Streptococcus spp.
  • Anaérobes
Pas d’antibiotique 1 ou
Amoxi/clav PO 875 mg/8 h

Si allergie β-lact :
Moxifloxacine PO 400 mg/24 h
3 - 5 j
Non perforée, patient communautaire hospitalisé
  • Entérobactéries
  • (Enterococcus spp.)
  • Streptococcus spp.
  • Anaérobes
[Céfotaxime IV 6 g/24 h en 24 h (perfusion continue) 2
ou 2 g/8 h (perfusion intermittente)
ou Ceftriaxone IV 2 g/24 h] +
[Métronidazole PO (IV) 1.5 g/24 h ou 500 mg/8 h 3]

Si allergie β-lact :
[Ciprofloxacine PO 500 mg/12 h
+ Métronidazole PO (IV) 1.5 g/24 h ou 500 mg/8 h 3] ou
[Tigécycline IV 100 mg en dose de charge puis 50 mg/12 h]
3 -5 j
sauf si abcès associé
Non perforée, patient nosocomial tardif
  • Entérobactéries nosocomiales
  • (Enterococcus spp.)
  • Streptococcus spp.
  • Anaérobes
  • P. aeruginosa
Pip/Tazo IV 4 g/8 h en 4 h (perfusion prolongée)
ou 4 g/6 h en 30 min (perfusion intermittente)

Si allergie β-lact :
[Aztréonam IV 2 g/8 h +
Vancomycine IV en perfusion intermittente ou en perfusion continue 4 + Métronidazole PO (IV) 1.5 g/24 h ou 500 mg/8 h 3]
ou
[Tigécycline IV 100 mg en dose de charge puis 50 mg/12 h
+ Amikacine IV 25-30 mg/kg en dose unique]
3 – 5 j
Perforée
  • Entérobactéries
  • (Enterococcus spp.)
  • Streptococcus spp.
  • Anaérobes
  • P. aeruginosa
Voir péritonite /
  1. Selon des études récentes, considérer de ne pas traiter si absence d’abcès ou de fistule, pas de comorbidités et pas de sepsis (définition 2016).
  2. En cas de perfusion continue (sur 24 h) de β-lactamines, il faut réaliser une dose de charge puis directement entamer la perfusion continue (sur 24 h) : Céfotaxime IV dose de charge de 2 g en 30 min
  3. Préférer la posologie de 500 mg/8 h si présence d’effets secondaires de type nausées, vomissements
  4. Perfusion intermittente : dose de charge*: 25 - 30 mg/kg puis 15 - 20 mg/kg/12 h ; Perfusion continue (sur 24 h) : dose de charge* : 25 - 30 mg/kg puis 30 - 40 mg/kg/24 h en 24 h. Privilégier la perfusion continue en visant des taux plasmatiques cibles entre 20 et 25 mg/L. En cas de perfusion intermittente, viser des vallées entre 15 et 20mg/L

* Dose de charge de … à faire couler en … (minimum 1 heure) : Exemples : 500 mg en 1h ; 1 g en 1 h ; 1,5 g en 1,5h ; 2 g en 2h ; 2,5 g en 2,5h ; 3g en 3h. (dose de charge maximale à ne pas dépasser = 3 g)

Péritonite

Type Germes Traitement empirique Durée
Péritonite primaire
ou ascite infectée du cirrhotique
ou du syndrome néphrotique
  • Entérobactéries
  • S. pneumoniae
  • S. aureus
  • (Enterococcus spp.)
Céfotaxime IV 6 g/24 h en 24 h (perfusion continue) 1
ou 2 g/8 h (perfusion intermittente)
ou Ceftriaxone IV 2 g/24 h

Si allergie β-lact. :
Moxifloxacine PO 400 mg/24 h
5 j
Péritonite chez le patient en dialyse péritonéale
  • Staph. à coag. nég.
  • S. aureus
  • Streptococcus spp.
  • Entérobactéries
  • P. aeruginosa
Vancomycine en intrapéritonéal 15 – 30 mg/kg (max. 2 g) tous les 5 – 7 j
+
Ceftazidime en intrapéritonéal 1 - 1.5 g/24 h
14 - 21 j
Péritonite secondaire : perforation gastroduodénale
  • Entérobactéries
  • (Enterococcus spp.)
  • Streptococcus spp.
  • Anaérobes
Chirurgie indispensable

Céfazoline IV 1 g/8 h

Si allergie β-lact. :
Moxifloxacine PO 400 mg/24 h
24 h 2
Péritonite secondaire : communautaire, perforation grêle ou colique
  • Entérobactéries
  • (Enterococcus spp.)
  • Streptococcus spp.
  • Anaérobes
Chirurgie indispensable

[Céfotaxime IV 6 g/24 h en 24 h (perfusion continue) 1
ou 2 g/8 h (perfusion intermittente)
ou Ceftriaxone IV 2 g/24 h]
+
[Métronidazole PO (IV) 1.5 g/24 h ou 500 mg/8 h 3]

Si allergie β-lact :
[Ciprofloxacine PO 500 mg/12 h
+ Métronidazole PO (IV) 1.5 g/24 h ou 500 mg/8 h 3]
ou
[Tigécycline IV 100 mg en dose de charge puis 50 mg/12 h]
5 j
Péritonite secondaire : nosocomiale, perforation grêle ou colique
  • Entérobactéries nosocomiales
  • (Enterococcus spp.)
  • Streptococcus spp.
  • Anaérobes
  • P. aeruginosa
  • Candida spp.
Chirurgie indispensable

Pip/Tazo IV 4 g/8 h en 4 h (perfusion prolongée)
ou 4 g/6 h en 30 min (perfusion intermittente)

Si allergie β-lact :
[Aztréonam IV 2 g/8 h +
Vancomycine IV en perfusion intermittente ou en perfusion continue 4
+ Métronidazole PO (IV) 1.5 g/24 h ou 500 mg/8 h 3]
ou
[Tigécycline IV 100 mg en dose de charge puis 50 mg/12 h
+ Amikacine IV 25-30 mg/kg en dose unique]
5 j
  1. En cas de perfusion continue (sur 24 h) de β-lactamines, il faut réaliser une dose de charge puis directement entamer la perfusion continue (sur 24 h) : Céfotaxime IV dose de charge de 2 g en 30 min.
  2. Si intervention chirurgicale après un délai de plus de 24 h : voir péritonite secondaire : communautaire, perforation grêle ou colique
  3. Préférer la posologie de 500 mg/8 h si présence d’effets secondaires de type nausées, vomissements
  4. Perfusion intermittente : dose de charge*: 25 - 30 mg/kg puis 15 - 20 mg/kg/12 h ; Perfusion continue (sur 24 h) : dose de charge* : 25 - 30 mg/kg puis 30 - 40 mg/kg/24 h en 24 h. Privilégier la perfusion continue en visant des taux plasmatiques cibles entre 20 et 25 mg/L. En cas de perfusion intermittente, viser des vallées entre 15 et 20mg/L

* Dose de charge de … à faire couler en … (minimum 1 heure) : Exemples : 500 mg en 1h ; 1 g en 1 h ; 1,5 g en 1,5h ; 2 g en 2h ; 2,5 g en 2,5h ; 3g en 3h. (dose de charge maximale à ne pas dépasser = 3 g)

Diarrhée infectieuse

Communautaire : antibiothérapie recommandée uniquement si présence de signes de sévérité (douleurs abdominales, sang dans les selles, fièvre, sepsis) ; durée de traitement de 5 jours.

Nosocomiale ou antibiothérapie au préalable : traitement uniquement sur documentation bactériologique ou en cas de forte présomption de Clostridium difficile.

Tableau de syndrome hémolytique urémique (SHU) et diarrhée : suspecter E. coli O157:H7 (E. coli entéro-hémorragique – EHEC) → pas de traitement antibiotique (risque d’aggravation du SHU) + contacter le laboratoire de Microbiologie pour une recherche spécifique effectuée au centre de référence (UZ Brussel).

Traitement empirique

Circonstances Pari biologique Traitement empirique
Origine indéterminée 1
  • Salmonella spp.
  • Shigella spp.
  • Yersinia spp.
  • Campylobacter spp.
Ceftriaxone IV 2 g/24 h
±
Clarithromycine PO 500 mg/12 h
Post-antibiothérapie
  • Clostridium difficile
Voir ci-dessous
  1. Antibiothérapie recommandée uniquement si présence de signes de sévérité (douleurs abdominales, sang dans les selles, fièvre, sepsis sévère) ou si patient porteur de matériel endovasculaire.

Traitement étiologique

Identification Traitement Durée
  • Salmonella spp.
  • Shigella spp.
  • Yersinia spp.
Ciprofloxacine PO 500 mg/12 h 5 j
  • Campylobacter spp.
Clarithromycine PO 1 g/24 h 5 j
  • Giardia intestinalis
Préférer :
Tinidazole PO 2 g en dose unique

Alternative :
Métronidazole PO 500 mg/12 h

/


5 j
  • Entamoeba histolytica
[Métronidazole PO (IV) 1.5 g/24 h ou 500 mg/8 h 1
ou
Tinidazole PO 2 g/24 h]

Suivi de
Paromomycine PO 10 mg/kg (max. 500 - 750 mg)/8 h
[10 j
ou
5 j]

Suivi de
7 j
  1. Préférer la posologie de 500 mg/8 h si présence d’effets secondaires de type nausées, vomissements.

Infection à Clostridium difficile toxinogène

Le diagnostic repose sur la présence de diarrhée (au moins 3 selles liquides/24 h pendant plus de 24 h) associé à la détection de C. difficile producteurs de toxines dans les selles.

Si infection liée à une antibiothérapie en cours, arrêt de celle-ci si possible.

Quelques principes

  • Clostridium difficile sans toxine et Clostridium difficile toxinogène sans diarrhée : pas d’indication de traitement
  • Pas d’indication de contrôler les coprocultures après traitement si pas de persistance ou récidive de symptômes
  • Métronidazole non indiqué au-delà de la seconde récidive compte tenu de risque de toxicité (neurologique en particulier)
  • Éviter les bloqueurs de transit
  • Intérêt des probiotiques et de la Coléstyramine non établi
  • Vancomycine IV inefficace
  • Rectosigmoïdoscopie surtout indiquée pour exclure autre diagnostic

Critères de sévérité

Si ≥ 2 critères ⇒ Forme sévère

  • Fièvre (T° > 38,5 °C)
  • Age ≥ 65 ans
  • Insuffisance rénale aiguë (créatinine > 1,5 fois la valeur avant infection)
  • Sepsis (définition 2016)
  • Péritonite associée ou ascite inexpliquée
  • Polynucléose > 15 000 /mm3
  • Hypoalbuminémie < 30 g/L
  • Distension radiologique du colon > 6 cm
  • Infiltration de la graisse péricolique
  • Comorbidités sévères
  • Immunodépression

Traitement des formes non sévères

  • 1er épisode : Métronidazole PO 500 mg/8 h pendant 10 jours
  • 1re récidive (2e épisode) : Métronidazole PO 500 mg/8 h pendant 10 - 14 jours
  • 2e récidive (3e épisode) : Vancomycine PO 125 mg/6 h pendant 10 jours (ET aborder greffe de selles / screening avec le patient ; contacter infectiologue)
  • 3e récidive (4e épisode) : Transplantation de matériel fécal versus Vancomycine PO à doses dégressives
    • 125 mg/6 h pendant 1 semaine
    • 125 mg/12 h pendant 1 semaine
    • 125 mg/24 h pendant 1 semaine
    • 125 mg 1 jour/2 pendant 2 semaines

Traitement des formes sévères (colite sévère)

Traitement entéral possible : Vancomycine orale 125 mg/6 h pendant 10 jours

Traitement des formes sévères avec complications (iléus, colon toxique)

  • Vancomycine PO 125 mg/6 h (éventuellement par sonde gastrique) + Métronidazole PO 500 mg/8 h (ou IV 1,5 g/24 h)
  • Envisager lavement à la Vancomycine (500 mg Vancomycine dans 1000 ml de LP/4 - 12 h via sonde rectale)
  • Avis chirurgical si mégacôlon

Formes réfractaires

Avis infectiologue au préalable !

Définition : la transplantation de matériel fécal consiste en l’introduction du matériel fécal d’un donneur sain dans le tube digestif d’un patient receveur afin de ré-équilibrer le microbiote intestinal altéré de l’hôte.

A l’heure actuelle, la seule indication reposant sur une certaine évidence scientifique est le traitement des infections récidivantes à Clostridium difficile ; l’efficience de la transplantation de matériel fécal est démontrée dans ce cas. Il n’existe pas de contre-indications à la transplantation de matériel fécal ; le risque par rapport à l’avantage potentiel doit toujours être évalué de façon individuelle. Toutefois, des points d’attention supplémentaires doivent être pris en compte comme notamment un statut immunitaire diminué, des allergies alimentaires, etc.

La sélection du donneur se fait sur la base d’une analyse rigoureuse des données cliniques (récoltées par l’intermédiaire d’une anamnèse et sur base d’un questionnaire), sur la base de la sérologie, du contrôle des selles et des contrôles microbiologiques. Le donneur devra prendre connaissance et signer le document relatif au consentement éclairé et remplir un questionnaire d’informations. Le Conseil Supérieur de la Santé privilégie le don allogénique anonyme.

Les normes de qualité et de sécurité du donneur s’appliquent également au receveur potentiel ; une analyse rigoureuse des données cliniques et sérologiques est également réalisée. Le receveur devra prendre connaissance et signer le document relatif au consentement éclairé. La préparation de l’intestin du receveur dépend principalement du mode d’administration de la transplantation de matériel fécal et elle doit être évaluée sur une base individuelle.

Références